Remarque 14
Nous devons éliminer les points qui donnent une pente positive. Ces points apparaissent lorsque la discrétisation devient trop fine (en espace quand le
paramètre de taille du maillage
h tend vers zéro, ou quand
p le nombre de fonctions de base par élément tend vers l'infini). Ceci provient
du lien entre l'ordre et le conditionnement des matrices blocs
Dk (
D est diagonale par blocs). En effet, on montre que le conditionnement des matrices
Dk
est supérieur à
hk-2[p/2]+2 pour
, (théorème
8 p.
), estimation corroborée par les tests
numériques (figure
I.3.8).
Les matrices
Dk-1 sont alors mal calculées, ce qui nous prive du gain en précision dû
au grand nombre de fonctions de base.
Noter que ceci n'est pas en pratique un handicap pour l'utilisation de la méthode, ce genre de problème ne survenant
que lorsque la discrétisation est excessivement fine.
En revanche, on a constaté numériquement (figure
I.3.8) et prouvé (annexe
III.E.1) que, pour
trois fonctions de base par élément, le conditionnement des matrices
Dk ne dépend pas de
h.
Remarque 15
Nous avons constaté empiriquement que le nombre d'itérations de l'algorithme de Richardson augmente quand le conditionnement de la matrice hermitienne
D augmente.
A titre purement indicatif et expérimental, indiquons que 200 itérations suffisent pour résoudre un problème pour lequel la matrice
D est bien
conditionnée (voir par exemple la figure
I.4.17), 600 dans le cas d'un problème pour lequel la matrice
D est mal conditionnée
(et qui mène à des normes d'erreur relative de l'ordre de la racine carrée de la précision machine): c'est le nombre maximal d'itérations effectuées pour les
calculs de la figure
I.3.3. On peut donc conclure que,
- dans le cadre de notre formulation, la technique de résolution du système linéaire par la méthode de Richardson est parfaitement robuste; ceci
provient de notre connaissance du spectre de la matrice D-1C.
- La méthode ultra-faible, et l'algorithme de résolution du système discret, ne sont pas, en pratique, sujets aux problèmes de conditionnement. Au contraire,
les problèmes de conditionnement des systèmes linéaires issus de la FEM ou des équations intégrales obligent souvent l'emploi d'un préconditionneur,
ce qui est une opération coûteuse. Le nombre d'itérations des algorithmes de résolution de ces méthodes augmente aussi avec le conditionnement, et pour
une précision finale de calcul beaucoup plus faible.
- La méthode est remarquablement précise, par exemple jusqu'à une précision de 10-6 sur la norme relative
dans le cas de la
figure I.3.3.